Cette année 2021 voit naître dans la maison Piéchaud une nouvelle collection d’orfèvreries particulièrement originale. Cette collection trouve son inspiration dans la « frappe monétaire » selon l’intuition de Louis-Guillaume Piéchaud, soucieux de faire revivre un savoir-faire oublié.
L’idée première n’est pas nouvelle, tant s’en faut, elle trouve même ses prémices à la fin du VIIIe siècle avant l’ère chrétienne, en Asie Mineure.
A cette époque, point d’achat mais du troc, même s’il y avait déjà beaucoup d’échanges réalisés avec ce que l’on qualifie toujours de métaux précieux (notamment l’or, et l’argent) car ces métaux ont des qualités certaines de préservation et de malléabilité.
Ces métaux se conservaient soit en bijoux ou ustensiles, soit en petits lingots ; et c’est sur ces lingots que les premiers ateliers monétaires vont déposer leur poinçon. Cette empreinte était destinée d’une part à localiser la production, d’autre part à apporter aux échanges une valeur fixe.
Dès l’apparition de la monnaie telle que nous la connaissons aujourd’hui (une lentille métallique possédant une illustration en son centre), deux procédés de fabrication ont été employés : la fonte du métal dans des moules de deux pièces, ou, technique plus régulièrement utilisée : la frappe d’une lentille de métal (appelée flan) entre deux « coins » c’est à dire deux poinçons préalablement gravés. Le coin du dessous était nommé coin dormant : il était fixé dans l’enclume puis le monnayeur s’équipait du coin mobile ( ou coin de trousseau) et de son marteau, posait le flanc sur le coin dormant, posait le coin mobile sur le flan et frappait un coup précis et puissant afin de marquer le flan de son premier coup de marteau. En effet, s’il y avait hésitation ou trop faible coup, il pouvait y avoir décalage de l’empreinte ou encore une empreinte trop faible du flan (et de fait la pièce devait être à nouveau fondue). Les flancs pouvaient éventuellement être chauffés pour réaliser la frappe plus aisément.
Cette technique restera similaire de la création monétaire au XVIIe siècle environ (époque de la diffusion du balancier) et se déroulait dans des ateliers monétaires.
La réappropriation de ce savoir faire par la maison Piéchaud vient transformer cet antique moyen de payement en bijou contemporain et de qualité à savoir des médailles. Petit clin d’œil à l’origine ; le nom « médaille » viendrait du latin « medalia » désignant une petite pièce (que l’ancien français appelle « maille »).
Pour cela, l’utilisation exclusive d’un matériaux noble : l’argent massif (sterling ou premier titre) 950/1000e.
Il faut savoir que dans la classification périodique, l’argent figure dans la colonne des métaux « à frapper » avec le cuivre et l’or (trois métaux peu ou pas oxydables à l’air et de fait utilisés pour frapper la monnaie).
Les poinçons utilisés comme coins mobiles (ou de trousseau), sont dessinés par l’héritier de la maison Piéchaud, puis gravés de sa main sur des barreaux d’acier au préalable tournés en leurs bouts afin de réaliser une frappe de 12 mm de diamètre.
La maison possède actuellement 10 poinçons aux designs digne des thèmes traditionnels familiaux à savoir les symboles médiévaux puis paléochrétiens.
Attention cependant : la particularité de cette collection se distingue des habitudes de la maison dans le fait que ces thèmes sont appelés à se diversifier et ce très prochainement. En effet, Louis-Guillaume Piéchaud a déjà en tête de nombreux symboles régionaux et profanes.
Passionnés d’histoire locale, nous voilà!
Les flans, sont fondus à l’atelier par de petites mains bienveillantes qui pèsent très exactement 3g d’argent pour un bijou de 15 à 16 mm de diamètre. Ces flans sont pressés puis frappé, chacun leur tour, à froid.
Ainsi la spécificité de ces bijoux réside dans le fait que, lors de la frappe, les flancs se dégagent de façon aléatoire et que la frappe peut être à l’origine de la fissure du flanc – tout comme, autrefois, les frappes de monnaie l’étaient !
Ainsi, chaque médaille est unique : un bijou digne successeur de nos ancêtres, et appelé à durer au moins aussi longtemps que les monnaies gauloises !